PROVINCIA AQVITANIA SECVNDA :
PROVINCE de l’AQUITAINE-SECONDE

Aquitaine-Seconde (carte)

Aperçu

Tout comme la région aquitaine qui en continue le nom aujourd’hui, l’Aquitaine-Seconde s’organisait autour de la ville de Bordeaux (Burdigala), alors chef-lieu des Bituriges Vivisques (Bituriges Viuisci). La prééminence de Bordeaux n’était pas à l’origine un fait accompli. La ville de Saintes — chef-lieu des puissants Santons (Santones) — en était un rival redoutable pendant longtemps. Au fil des ans, néanmoins, l’importance commerciale de Bordeaux l’emportait, et c’est cette ville — tellement célébrée dès le temps d’Ausone, qui en était natif — qui devenait la capitale provinciale. La vaste cité des Pictons (Poitou, Pictones) était l’autre centre d’importance dans la région. À elle ne s’ajoute que les Pétrocores (Périgord, Petrocorii) et les Nitiobriges (Agenais, du latin Aginnum pour Agen) pour compléter l’énumération.

Sous Rome, l’Aquitaine en général était prospère et paisible. De grandes voies commerciales la traversaient, mais peu d’armées. Malgré un niveau de romanisation important, les provinces aquitaines n’ont pas laissé un nombre très élevé d’inscriptions.

Dieux et déesses attestées sur les épigraphies

Les Pétrocores sont responsables de 38 des 110 inscriptions religieuses dont je suis conscient, les Pictons de 25, les Vivisques (Bordelais) de 24, les Santons de 19, et les Nitiobriges de seulement 4.

Comme c’est normal en Gaule, le premier dieu en point d’attestations épigraphiques est Mercure. Il est doté ici du surnom d’Auguste, mais également d’Adsmerius, Viducus, Visucius et Cisonius qui sont d’origine celtique. Les deux derniers sont non moins familiers dans la Gaule septentrionale et centrale. Une parèdre de Mercure — dans l’occurrence, Maïa — n’est attestée qu’une fois. (Sont également typiques de cette région-là Sirona et Damona, qui sont toutes les deux parèdres d’Apollon, dont l’attestation épigraphique ici est relativement faible.)

Les peuplades du bassin de la Garonne étaient, à l’évidence, très dévotes à leurs protectrices civiques, qu’elles dénommaient « tutèles ». La tutèle était en quelque sorte un génie du lieu — mais au féminin — qui devait veiller, non à seulement un endroit, mais à toute une communauté civique. Donc à Bordeaux, il s’agissait une différente « Tutèle Auguste » que celle honorée à Périgueux ou à Agen. On représentait la tutèle portant une couronne murale, symbole des remparts ou des murailles d’une ville, et une corne d’abondance.

Outre la Tutèle Auguste de Périgueux (Vesunna), les Pétrocores adoraient un couple — Télon et Stanna — qui devait également être des divinités topiques. Il est supposé qu’une source située près de Périgueux à un lieu dit ... Le Toulon.

Jupiter a un très haut profile ici (sauf chez les Pictons). Les Vivisques lui attribuaient le surnom d’Auguste non moins qu’Optimus Maximus (Très Bon, Très Grand). Junon ne reçoit pas de mention épigraphique.

La déesse invoquée le plus souvent est Minerve grâce à deux inscriptions chez les Santons et deux autres chez les Pictons.

Comme c’est le cas en Aquitaine-Première, les dédicaces aux numina d’Auguste sont très fréquentes. Les Pictons et les Santons n’ont pas hésité à invoquer Auguste comme dieu directement, plutôt que son numen. Le génie de Tibère est également l’objet d’un culte.[1]

Mars n’est guère mentionné ; voilà un contraste avec la place importante qu’il détient dans les provinces avoisinantes de Lyonnaise-Troisième et Aquitaine-Première.

Oceanus
Lugdunensis III
Senonia
Oceanus ← Aquitania II → Aquitania I

Oceanus

Nouempopulana

Narbonensis I

Notes

L’essentiel des données ci-dessus sont tirées de l’Epigraphik-Datenbank Clauss/Slaby, une ressource capitale pour l’étude des épigraphies en-ligne. J’ai collé toutes les inscriptions d’intérêt religieux des cités de l’Aquitaine-Seconde que j’ai pu identifier : voici la liste (format texte). Si vous connaissez une inscription religieuse qui y manque, ou si vous identifiez une erreur de n’importe quelle sorte, je vous prie de m’en alerter.

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