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Junon garantit les marriages.
Une femme qui veut concevoir pourrait prier à Diane. Les femmes enceintes devraient prier à Junon ou à Diane pour un accouchement sans problèmes.
Les Déesses-Mères sont au centre de la religion des familles avec enfants. Pour protéger les enfants contre les malheurs, on invoque Mars Jovantucarus. La patronne de l’unité familiale est Vesta à Rome ; bien qu’elle ne soit pas inconnue en Gaule, son culte y est plutôt rare, et les Mères seraient probablement les plus convenables.
Chaque personne est protégée par un génie (si elle est de sexe masculin) ou une junon (si elle est de sexe féminin). On invoque son génie le jour de son anniversaire. Des divinités celtiques analogues sont les Sulévies, identifiées ici à des Mères, là à des junons.
Les animaux domestiques seraient normalement sous la protection de Diane ou de Mercure. Mais cela pourrait dépendre du type d’animal, car beaucoup de dieux ont un animal particulier sous leur protection. Les chiens sont liés à beaucoup de dieux : les Mères (il s’agit surtout de bichons ou d’autres petits chiens), Nehalennia, parfois Epona, Diane (y compris Diane Abnoba), Sucellus, Mars, Cernunnos, etc. Les chiens d’Epona, de Diane et de Sucellus servent peut-être à la chasse.
Pour attraire une autre personne, il vaut mieux invoquer Vénus ou son assistant Cupide. Priape, et parfois Mercure, ont des associations explicites à la virilité masculine.
Mercure et Rosmerta sont les garants généraux du commerce et des gains.
Un artisan peut se fier à Mercure comme inventeur de tous les arts, ou bien à Minerve comme technicienne. Si on a affaire aux métaux ou à la métallurgie, c’est plutôt Vulcain à qui il faut s’adresser.
Les agriculteurs peuvent faire recours à toute une foule de dieux mineurs pour la semence, la moisson, le soins des animaux domestiqués, etc. Rosmerta et probablement Erecura ont des associations à la fécondité naturelle, comme Cernunnos sans doute.
Pour le bien-être de la chose publique en général, on prie soit à la Triade capitoline (Jupiter Optimus Maximus, Junon la Reine et Minerve) soit à Rome et Auguste. (La déesse Liberté existait déjà dans la Rome antique, et la Grande Révolution l’a popularisée sous la forme de la Marianne...)
À Rome, la plèbe est sous la protection de Cérès, les patriciens sous celle de Cybèle ; donc, la première est dans un sens la déesse de la gauche, la seconde de la droite. Or, Cérès n’a jamais été très populaire en Gaule ; ses fonctions s’exercent plutôt par Rosmerta et peut-être les Mères. Silvain, comme protecteur des esclaves et des affranchis, serait un analogue possible pour l’extrême gauche et aussi pour le mouvement écologiste, grâce à ses associations naturalistes ; l’iconographie de son homologue celtique Sucellus peut représenter la prospérité ouvrière. Les Dioscures (Castor et Pollux) patronnent les chevaliers romains, et donc peut-être pour nous le centrisme...
Si on appuie un candidat lors des élections ou un leader qui s’expose à un risque politique quelconque, on pourrait invoquer Fortune ou Jupiter pour son salut (pro salute Baraci Obamae, par exemple).
En cas de guerres — et malheureusement elles ne sont pas rares — on a beaucoup de choix : Mars, Victoria, Minerve, Bellone, Fortune, Hercule... On pourrait d’ailleurs prier à Jupiter de mettre fin à une guerre, ou à Pax voire à Isis de rétablir la paix. La personnification de la magnanimité d’un vainqueur, de la réconciliation après un conflit, ou même d’une puissance qui résiste à la tentation d’une provocation, est Pax-Nemesis. Un soldat peut se fier à Mithras ou bien au génie de son régiment (ce dernier est normalement invoqué avec Jupiter).
Un marin doit également se préoccuper des eaux, donc de Neptune, de l’Océan, etc. Pour un sauf retour on a la choix de prier à Nehalennia (favorisée par les marchands des bouches du Rhin), aux Dioscures (Castor et Pollux), à Isis ou à Portunus.
Minerve est en général la patronne des technologies et de l’industrie. La métallurgie, la soudure, la fabrication des bijoux etc. sont la province de Vulcain. La technologie des communications peut relever de Mercure ou bien d’Hercule.
Protéger les voyageurs, c’est la province par excellence de Mercure.
Epona était la patronne des chevaux et des cavaliers ; elle a sans doute hérité ce rôle vis-à-vis des voitures et des bicyclettes.
Mercure, qui vole grâce à ses sandales ailées, doit présider à l’aviation.
Ceux qui voyagent par la mer ont affaire à Neptune, aux Dioscures (Castor et Pollux), à Isis ou à Portunus. Une déesse batave, Nehalennia, protège ceux qui traversent la Manche ou la Mer du Nord.
La musique et les beaux-arts en général sont la province d’Apollon comme directeur des Muses, mais Mercure a l’honneur d’en être l’instigateur.
Le théâtre est sous la protection de Liber Pater, qui d’ailleurs est plus célèbre pour son patronat des alcools. Bacchus figure assez rarement comme objet d’adoration formelle en Gaule, encore que les motifs bacchiques soient omniprésentes comme éléments décoratifs.
Les jardiniers doivent en principe se recourir à Pomona pour les fruits, Flora pour les fleurs (mais ces déesses sont mal attestées en Gaule) ; les changements saisonniers sont la province de Vertumnus c’est-à-dire Pisintus.
Le sport ressort à Mercure (comme par exemple l’athlétisme) ou à Hercule (comme la lutte). Diane préside au tir et à la chasse, Epona sans doute aux sports équestres.
Tous ceux qui visitent des lieux sauvages ont affaire à Silvain, les chasseurs à Diane.
Chaque fleuve et rivière a son propre dieu, chaque source sa nymphe. Parmi les plus importants sont Rhenus Pater (le Père Rhin), Sequana (la Seine), Souconna (la Saône), et Icovellauna. Le poète Ausone a laissé une très belle invocation de la Moselle dans le poème de ce nom.
Les divinités tutélaires de certains autres lieux ont reçu un culte particulier : Bibracte (Mont-Beuvray), Abnoba (un mont du Jura souabe), Aventia (Avenches), Nerius et Vesunna.
Le protecteur des animaux en général aurait eu Cernunnos (il s’agit surtout des cerfs et des taureaux, mais aussi des chiens, des sangliers, et d’autres espèces). Mais d’autres dieux sont souvent associés à des animaux spécifiques, qui peuvent servir à les identifier et qui leur sont en quelque sorte sacrés. En voici une capitulation :
| Animal | Dieu associé |
|---|---|
| aigle | Jupiter |
| aigrette | Esus |
| canard | Sequana |
| cerf | Cernunnos, Diane |
| cheval | Epona, [Neptune] |
| chèvre | Mercure |
| chien (grand) | Diane (Abnoba), Cernunnos, Mars, Nehalennia, Epona, Sucellus |
| chien (petit) | les Mères |
| chouette | Minerve |
| colombe | Vénus |
| coq | Mercure |
| corbeau | Apollon, Sucellus & Nantosuelta, les Mères |
| cygne | Apollon |
| dauphin | Liber Pater, Neptune |
| grue | Esus |
| léopard | Liber Pater |
| lièvre | Diane, Cernunnos |
| lion | Cybèle |
| loup | Mars, Silvain |
| mouton | Mercure |
| oie | Esus |
| ours | Artion |
| paon | Junon |
| rat | Cernunnos |
| sanglier | Arduinna, Cernunnos |
| serpent | Ðirona, Damona |
| taureau | Esus, Cernunnos, Mithras, Jupiter Dolichénien |
| tortue | Mercure |
| vache | Isis |
En général, ce sont Apollon et Ðirona qui président à l’art médical. Esculape, le fils célèbre d’Apollon, est de loin moins populaire en Gaule qu’ailleurs (en Orient par exemple). S’il est vrai que Ðirona recouvre les fonctions de la Salut, comme elle en a pris les attributs, elle devrait régir spécifiquement la médecine préventive tandis qu’Esculape ou Apollon gouverne la guérison.
Mars est avant tout un protecteur, et en Gaule il protège souvent contre les maladies. Lenus Mars a souvent ce caractère ; son assistant (?) Mars Jovantucarus semble avoir soigné en particulier les enfants malades. On peut invoquer Esus quand quelque chose colle dans la gorge.
En Gaule et ailleurs, beaucoup de sources — et surtout les sources chaudes — ont la réputation d’être curatives ou salubres. Les dieux qui préside à telles sources ont naturellement un rôle thérapeutique : Borvon et Damona, Sequana, Nemausus (et Sul et Coventina en Grande-Bretagne) parmi d’autres.
Pour résister stoïquement à des souffrances, on peut faire appel à Hercule.
Après le décès de quelqu’un, on prie à Mercure de bien le conduire en l’au-delà. Par la suite, on prie aux Dieux Mânes du défunt. Il est dorénavant sous la tutèle de Dis Pater (cf. aussi Sucellus) et/ou de Pluton. Pourtant, on peut être sûr qu’il renaîtra tôt ou tard dans un autre forme — soit sur terre, soit parmi les étoiles. En attendant, son bonheur dans l’au-delà peut être garanti par Liber Pater (Bacchus), ou parfois par une divinité dite « orientale » (Jupiter Dolichénien, Isis, etc.).
